Histoire et patrimoine

De l’agriculture à l’essor industriel

Les habitants de Breuillet ont longtemps pensé que cultiver la vigne était d’un meilleur rapport. A la fin du 19e siècle, Breuillet demeure un village agricole essentiellement exportateur de céréales (betterave fourragère, blé, avoine, orge, maïs…). Grâce à l’amélioration des transports, se développe la production de « primeurs » destinée à la région parisienne (fruits, pommes de terre, haricots…). En 1905, les cultivateurs représentent près de 50% de la population active de la commune.

 

Usine Muller - Didier

Le sous-sol argileux de Breuillet est depuis longtemps à l'origine de l'installation sur le territoire de tuileries et briqueteries, dont la toponymie conserve les traces. À La Tuilerie, à La Folleville, à La Savalerie, ces établissements ont prospéré à des époques différentes. En 1922, Camille Bériot, directeur des Établissements Muller, crée à l'entrée de Breuillet une usine qui se spécialise dans les produits réfractaires. L’usine Muller avec un effectif maximum de 550 salariés a été la principale industrie de Breuillet. En 1968, la société est rachetée par une filiale des ciments Lafarge, qui la cède quelques années plus tard au fabricant allemand de réfractaires Didier. L’usine arrêtera complètement ses activités en 2002.

 

Moulin Hutteau

Le moulin, et son importante retenue d'eau, comportait un silo à grains en pierre accolé au bâtiment principal qui, joint à la hauteur de l'ensemble, en accentue le caractère industriel. Moulin le plus important de Breuillet, il produit plus de 3 tonnes de farine par jour jusqu'en 1924. Après la mort accidentelle du dernier meunier, Nicolas Hutteau, il est acquis par M. Bériot, directeur des Établissements Muller, qui le transforme en habitation bourgeoise, puis en logements pour les ouvriers de son usine. Bâtiment communal depuis 1998, réhabilité en 2008, le Moulin, situé près de la gare « Breuillet-Village », est maintenant le centre culturel du Moulin des Muses.

 

 

Corderie Guilbert - Prieur

Sans doute le plus ancien de Breuillet, le moulin de Guisseray est affranchi de la banalité en 1297. Ce fief dépendait pour partie des seigneurs de Bruyères-le-Châtel. Le moulin produit au XIXe siècle un peu moins que les autres et subit plus fortement la concurrence. Aussi, le chanvre étant cultivé dans la vallée, est-il transformé en corderie en 1884. La filature Guilbert fabriquait des ficelles employées dans les épiceries. En 1919, à la suite du mariage de Raymond Prieur avec Suzanne Guilbert, c’est la famille Prieur qui prend le contrôle de la société. Dans les années 2000, les Prieur cèdent l’exploitation au groupe Meyer-Sansboeuf. En septembre 2005, un incendie vient seller définitivement le sort de l’usine et des ses employés.

 

 

L’arrivée du chemin de fer

L’histoire récente de Breuillet est liée à l’arrivée du chemin de fer sur la commune. Le 18 juin 1865, le premier train passe à Breuillet. Le trajet pour se rendre à Paris passe ainsi de 3h, via la voiture de « Rabourdin et Lambert » d’Arpajon, à 1h30 avec le train à vapeur. Le Maire, Jean-Louis Guérin, refuse l'installation d'une gare au village. Le premier arrêt est donc construit au Bout du Monde, obligeant les habitants du village à faire près de 3 km à pied… Il faudra patienter jusqu’en 1900 pour voir la création de la halte Breuillet-Village. Le fret de matières premières (charbons, matériaux, engrais) en direction des industries de la ville était très développé. La disparition totale et définitive du trafic des marchandises à Breuillet interviendra en 1970, entrainant progressivement une saturation du réseau routier.